» Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser «
Cette citation du célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss me parle beaucoup. Comme je l’évoquais dans mon article précédent, le plaisir est souvent tabou lorsque l’on parle d’alimentation « perte de poids ». Ou plutôt d’alimentation pour atteindre son poids d’équilibre, comme j’aime le formuler. Or, selon le Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (GROS), pour trouver son poids d’équilibre, l’idéal serait d’écouter les signaux que nous envoient notre corps (faim, satiété). Et ce, les trois quarts du temps. Cela veut donc dire que le reste du temps, il est possible de se faire plaisir, sans que cela n’affecte notre poids. Génial non ?
Et c’est d’autant plus important de s’autoriser à se faire plaisir, qu’il intervient dans le mécanisme de rassasiement et du réconfort. Explications ci-dessous:
- Pour être capable de détecter le rassasiement, qui va donc nous inciter à arrêter de manger, il faut avoir perçu du plaisir gustatif en mangeant. Car oui, quand le plaisir gustatif diminuera, voire disparaîtra, cela nous indiquera que nous sommes rassasiés.
Donc comment savoir quand s’arrêter de manger si ce que l’on mange ne nous procure aucun plaisir ? - Pour être réconforté par un aliment (par exemple par du chocolat lorsque l’on est triste), il faut que l’on soit en paix avec cet aliment. Si nous nous disons « J’ai besoin de ce bout de chocolat mais il va me faire grossir », alors le chocolat ne nous réconfortera pas.
En effet, la dopamine, un neurotransmetteur, est sécrétée lors d’envie de manger émotionnelle. Si nous sommes en lutte contre cette envie ou si nous culpabilisons de manger, nous ne sommes pas réconforté, la dopamine continue d’être sécrétée, nous avons toujours envie de manger et c’est le cercle vicieux.
Or, si l’on est ok avec le fait que cet aliment nous réconforte, nous fait du bien, alors le fait de le manger diminuera la sécrétion de dopamine et nous n’aurons donc plus envie de manger. Nous sommes réconfortés.
Alors, que pensez-vous maintenant de la notion de plaisir dans l’alimentation ? Désirez-vous l’intégrer dans vos prises alimentaires ?